there's no limit, soan

O1. Des cartons empilés, le coffre de la voiture encore prêt à être déchargé. Un tour, deux tours, la clé déverrouille la porte d'entrée. Nouvel habitat, nouvelle vie, nouveau chez moi. Compliqué de quitter Chicago pour aller s'installer à Philadelphie. Trop de changement, de chamboulements, dans un aussi court lapsus de temps. J'avais pas trop le choix de suivre mes parents quand j'avais douze ans. Une obligation qui m'a poussé à perdre beaucoup. Des amis, une partie de ma famille, mon école et tout simplement mes repaires. Ce sentiment de perte s'est rapidement estompé parce qu'on s'habitue rapidement à une nouvelle vie, lorsqu'on est encore un enfant. O2. Recommencer sa vie, loin de la ville dans laquelle on est né et garder ce brin de nostalgie sagement de côté. J'ai recommencé à aller à l'école, à me faire des amis et je me suis vite intégré. L'école, c'était pas mon fort. Rien n'empêche cependant le fait que j'ai toujours été un bon élève sans pour autant faire le moindre effort. La fierté de mes parents à mon égard c'est sans doute la seule chose que j'ai retenu de toutes ses années à étudier. O3. J'aurais aimé être accompagné. Avoir une épaule sur laquelle m'appuyer suite à tous ses changements. Avoir quelqu'un qui aurait pu me comprendre et qui m'aurait soutenu. D'une façon ou d'une autre. J'ai pas eu cette chance et je crois que je l'aurais probablement jamais. Ça à ses avantages, d'être fils unique, bien qu'ils se comptent sur les doigts d'une seule main. Les inconvénients rattrapent vite cette dure réalité. Avoir été elevé seul, sans avoir quelqu'un sur qui veiller. Jouer un rôle de grand frère est une chance qui m'a glissée entre les doigts. O4. J'ai toujours été en de bons termes avec mes parents. Plus avec mon père que ma mère. J'aurais aimé savoir pourquoi. Peut-être parce que j'ai partagé plus de choses avec mon père, en étant petit. Peut-être parce que ma mère aurait préféré avoir une fille. Ou peut-être parce que je n'arrive pas exactement à mettre le doigt sur la rancoeur qu'elle avait à mon égard, ma mère. O5. Mon père a toujours été un exemple pour moi. Il a toujours été un peu comme une sorte de meilleur ami tout en gardant en tête son rôle de père. Il travaillait en tant que médecin, et ses absences se faisaient nombreuses à la maison. Il essayait quand même de faire de son mieux, et c'est sûrement pour ça que je l'admire. O6. En finissant mes études j'en ai profiter pour voyager, prendre le temps de me remplir la tête de plein d'idées en vrac. J'avais ce besoin de découvrir des nouveautés, de respirer. Prendre l'air, et m'en aller, c'est tout ce que j'avais en tête pendant un an. Cette envie de découvrir de nouvelles cultures et de rencontrer des gens est toujours omniprésente dans un coin de ma tête. Peut-être qu'un jour je repartirais. O7. À cette époque j'avais du mal à penser à l'amour. J'avais comme une envie inexistante de me mettre en couple concrètement, alors j'enchaînais les coups d'un soir, aux côtés de jeunes demoiselles diverses et variées, en commençant par la blondinette pour finalement terminer avec la métisse. J'aimais jouer, user de mes atouts pour les amadouer. Ces filles là de toute façon, elles cherchaient la même chose que moi. C'était inutile de se priver. O8. J'ai connu quelques histoires d'amours sans lendemains. Jamais de grandes histoires qu'on admire avec une certaine satisfaction. Celle avec mon ex-femme a probablement été la plus grande et la plus forte que j'ai vécu, mais ça a été une erreur. Pour preuve, je l'ai trompée. C'était peut-être une gaffe et je sais que je l'ai détruite intérieurement. À présent on vit mieux, chacun de notre côté. On s'attache, s'aime, se détruit, se quitte et finalement on recommence tout ça avec d'autres personnes. O9. Le mariage avait peut-être été l'erreur de trop. Le cap qu'on n'aurait peut-être du ne pas franchir, un peu comme l'envie d'avoir des enfants. J'ai cessé de l'aimer, ou du moins mes sentiments se sont estompés quand j'ai su qu'elle ne pouvait pas m'aider à accomplir la chose la plus importante dans ma vie; fonder une famille. 1O. Je ne souhaite plus tomber amoureux. Ou du moins me poser concrètement, ma dernière relation n'ayant pas aidé. J'ai fais du mal à celle qui a partager ma vie le temps de quelques années et j'ai pas envie de briser le coeur d'une autre fille. J'ai énormément de mal à donner ma confiance aux autres, aux femmes en particulier. Je souhaite avoir une belle vie amoureuse et une vie de famille stable. Mais pour le moment ça n'arrivera pas. 11. J'ai quitté Philadelphie pour m'installer à Newport Beach. Quitter le nid familial pour déployer mes propres ailes et respirer la liberté à plein nez, c'est tout ce que j'avais longuement espérer et attendu depuis bien des années. 12. Je suis un jeune homme indépendant, qui ne m'occupe pas de ce que les autresp euvent dire. Ou penser. Ça pourrait m'atteindre, mais je me laisse pas faire. Ou alors difficilement. Ces personnes n'ont rien à faire dans ma vie et ne valent rien à mes yeux. Je préfère gérer ma vie comme je le souhaite, comme je l'ai toujours fait. Seul, indépendant, et sans demander l'avis de l'un ou l'accord de l'autre. J'aime faire mes propres choix et non suivre le choix des autres. 13. Du genre assez sociable, je suis assez présent pour les autres. J'ai pas peur d'aller voir les gens, ni même peur d'avoir des amis. Au contraire. Heureusement qu'ils sont là parfois. 14. Je gagne ma vie en tant qu'officier de police depuis quelques mois maintenant. Les débuts n'ont pas été faciles mais heureusement qu'elle était là. Cybèle. Celle qui a su me mettre à l'aise et celle avec qui finalement je me suis retrouvé en binôme bien des fois. Elle est indispensable à ma carrière, et pas seulement. Cette fille. Cette femme. Elle représente bien des choses, et ce n'est qu'un doux début. 15. Je ne vis pas seul. L'impossibilité d'avoir un enfant avec mon ex-femme nous a poussé à adopter, une jeune fille. Déjà en pleine adolescence mais quand même. Skye m'avait suivi à Newport Beach bien que notre relation soit tendue depuis qu'elle a appris que je trompais sa mère.